You know what ? Ce fut un bel été !

Je sais que certains d'entre vous attendent la suite de cette mini série sur les saisons 2016. 

Alors voilà je vais vous raconter une histoire, celle de ce lieu magique où je me pose, dépose et respire en famille, celle d'un bout de mon pays celui de mes ancêtres depuis des générations.


Une maison, un pays, une terre.



Il était une fois une maison ferme du 16 ème qui vit sur une colline d'un pays appelé Méné. Elle est comme ces fermes manoirs d'ici en granit solide , avec peu d'ouvertures et une immense cheminée, un mur de refend sépare l'étable et la pièce à vivre, un immense grenier recouvre le tout. Les siècles ont passé, la culture de la terre c'est profondément modifiée, nous sommes ici en terre de cochon plus ou moins industriel, le moins étant que dans les champs pousse l'alimentation des porcs qui ne vient donc pas de la "coopérative". Mais ceci est un autre sujet, trop complexe et trop sensible.

La maison elle a été abandonnée, sans terres ou trop peu pour autre chose qu'un pré pour les chevaux de traie l'hiver. Puis un jour elle a été rachetée par un enfant du pays parti poussé par sa mère à faire des études puis travailler à la grande ville. Et les enfants de cet homme , et ses petits enfants sont restés à la grand ville loin de la terre, loin de ce qui ici n'était plus choisi car trop chargé de quoi d'ailleurs...misère, honte, jugement dans le regard des instituteurs ? Et pourtant sur cette terre, la vie a continué, pas seulement l'agro industrie, une vie ensemble et des adaptations  créatives inventives.

Alors revoilà la maison habitée, posée sur sa colline , face à l'immense paysage, aux éoliennes là-bas et au travail des hommes d'ici.

Vous avez déjà vu forcément ici les images prises là-bas puisqu'elles me nourrissent ici à l'est de l'ouest loin des arbres et du vent.















Agro-industrie, des hommes et la terre.


Et puis cet été j'ai eu à mon tour 50 ans et il m'a été offert un appareil photographique ancien : un Graflex ! Cet appareil mythique celui de  Dorothéa Lange en particulier.

Il y a comme ça des moments magiques , où quelque chose d'interne s'ouvre et fait courant-souffle-énergie , il me suffit alors de juste suivre cette intuition , ne pas la canaliser en pensées-réflexions, juste la vivre , laisser le corps faire. 
Créer.

Alors voilà, moi qui ai toujours passé une partie de ma vie professionnelle à penser le travail en équipe, à le faire vivre , à le réparer-l'entretenir, le rendre possible, moi qui suis fascinée par le travail des hommes, et bien j'ai pris le Graflex, mon Lumix et j'ai respiré avec le travail de ceux qui moissonnaient tout autour de l’Îlot qu'est cette maison.

Je suis profondément heurtée par ce qui est fait à cette terre là-bas et ailleurs, à ces chênes abattus, maltraités pour laisser passer ces immenses machines une fois l'an, aux talus qui disparaissent pour gagner un rang de maïs, aux insectes qui survivent à peine et qu' à chaque pulvérisation je vois mourir devant moi... Mais ce qui est le plus épouvantable, dans ce pays racine, c'est la douleur des hommes, leur révolte , la souffrance de leurs corps empoisonnés...ils voulaient, veulent nous nourrir, nous citadins...

Qu'avons nous fait à ces hommes, aux arbres et à la terre ?

Je les connais, ce sont mes voisins, nous pouvons jouer aux palets ensemble, nous connaissons nos codes sociaux quand il se doit d'offrir un café et comment refuser avant d'accepter. Je sais leur inventivité. 

Et puis je les remercie de travailler encore cette terre, même de cette manière.




Graflex, des moissons et des hommes. 

Part one.


Témoigner,
 écrire, 
décrire, 
partager, 
être fier , 
rendre la fierté, 
remercier, 
gratitude...
ensemble.














A bientôt ! 

et n'hésitez pas à laisser un petit mot !

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